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divers cantons. Les hommes de la montagne ne ressemblent pas à ceux de la plaine : il y a même des différences notables entre ceux de telle et de telle plaine, de telle et de telle montagne. Les habitans des Pyrénées ont une autre apparence que ceux des Alpes. Les rians et fertiles rivages de la Garonne ne produisent point la même nature de peuple, que les plaines, non moins fertiles et non moins riantes, de la Loire et de la Seine : et souvent dans le même canton, l’on remarque d’un village à l’autre des variétés qu’une langue, des lois, et des habitudes d’ailleurs communes, ne permettent d’attribuer qu’à des causes inhérentes au local.

En considérant les grandes différences que présentent les formes du corps humain, et même la structure, ou la direction des os qui leur servent de base, quelques écrivains ont pensé que des êtres si divers, quoique appartenans au même genre, ne pouvoient appartenir à la même espèce : et pour expliquer le phénomène, ils ont cru nécessaire d’admettre plusieurs espèces primitives, distinctes les unes des autres, et dont les traits caractéristiques restent toujours fixes et indélébiles, comme ceux de la nature elle-