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ture, d’instinct, d’habitudes ! Que de traits nouveaux ils offrent à l’observation, soit dans la manière de pourvoir à leurs besoins ; soit dans le genre et dans le caractère de leurs facultés primitives ; soit enfin, dans la tournure et dans la direction que prennent, et ces facultés, et ces besoins ! Or, ces habitudes particulières, ces familles nouvelles, ces formes mêmes, variables dans les familles, dépendent souvent de la nature du sol, de celle de ses productions : et s’il est des végétaux qu’on ne peut enlever à leur terre natale, sans les faire périr ; il est aussi quelques races vivantes, qui ne peuvent supporter aucune transplantation, qu’il est impossible de dépayser, sans tarir la source qui les renouvelle, et même quelquefois sans frapper directement de mort les individus.

Ces faits, trop généralement connus pour être contestés, montrent déjà sans équivoque, quel est l’empire du climat sur les êtres animés et sensibles. Mais cet empire se marque plus fortement, et sur-tout d’une manière plus relative à la question qui nous occupe, dans les changemens que le climat fait subir aux mêmes races ; puisque non seulement il modifie à l’infini leurs qualités, ou