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Quelques philosophes modernes, en empruntant ses opinions, leur ont donné de nouveaux développemens : peut-être aussi leur ont-ils donné trop d’extension ; du moins, il est certain qu’ils ont franchi les limites dans lesquelles ce grand observateur avoit cru devoir se renfermer.

D’autres philosophes, également recommandables par les vérités utiles qu’ils ont répandues, ont pris occasion de-là, d’attaquer le fond même de la doctrine : ils ont traité cette influence de chimère, et rejeté, sans modifications, les conséquences qu’Hippocrate, et sur-tout ses derniers partisans, en avoient tirées.

Ces deux opinions contraires, plus particulièrement débattues depuis le milieu du dix-huitième siècle, ont eu leurs apôtres et leurs adversaires : l’une et l’autre sont encore un objet de litige entre des hommes d’ailleurs très-éclairés.

Il semble donc qu’on peut regarder la question comme indécise. Elle ne le seroit point sans doute, si l’on recueilloit les voix : le plus grand nombre des observateurs partage l’opinion d’Hippocrate et de Montesquieu. Mais celle d’Helvétius a pour elle en-