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brusques mutations des saisons auxquelles ils sont exposés, établissent entre les individus qui composent ces peuplades, des différences qui n'existent pas chez les nations dont nous venons de parler. »

Ailleurs, après avoir décrit un canton particulier de la Scythie, il termine en ces mots : « Vous voyez que les saisons n’y subissent aucun grand et soudain changement ; qu’elles y gardent, au contraire, une marche uniforme, et se rapprochent beaucoup les unes des autres : voilà pourquoi les formes des habitans y sont peu variées. C’est des mêmes alimens qu’ils se nourrissent ; c’est des mêmes vêtemens qu’ils se couvrent l’hiver et l’été : ils respirent, dans tous les temps, le même air humide et aqueux ; ils boivent les mêmes eaux, qui ne sont que de la neige, ou de la glace fondue. . . . En conséquence, ils sont gras et charnus ; ils ont les articulations grosses, mais foibles, et toutes les cavités humides, sur-tout le bas-ventre. . . . L’embonpoint et le poli des chairs font que les divers individus s’y ressemblent beaucoup ; les hommes aux hommes, et les femmes aux femmes ».