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vous demande de vouloir bien parcourir avec moi les principaux objets.

Mais il faut commencer par se faire une idée juste de cette question elle-même, et tâcher de la poser avec plus de précision qu’on ne l’a fait jusqu’à ce jour.

Après avoir suivi pas à pas, les voyageurs et les naturalistes, dans les descriptions qu’ils nous ont données des différentes régions de la terre, si l’on veut embrasser ce vaste tableau, comme d’un coup-d’œil, pour en rapprocher et comparer les parties les plus remarquables, on ne peut s’empêcher d’être également frappé, et des dissemblances, et des analogies qui s’y rencontrent. Chaque latitude a son empreinte, chaque climat a sa couleur. Mais les différens êtres que la nature y a placés, ou qu’elle y reproduit chaque jour, ne sont pas seulement appropriés aux circonstances physiques de chaque latitude et de chaque climat ; ils ont encore une empreinte, et pour ainsi dire une couleur commune. La nature des eaux se rapporte à celle de la terre ; celle de l’air dépend de l’exposition du sol, de la manière dont il est arrosé, de la direction des fleuves et des montagnes, de la combinaison des gaz et