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naissance à certaines maladies, lesquelles, à leur tour, ont le pouvoir de changer entièrement l’état moral. On peut citer pour exemple de ce genre, les travaux qui nécessitent le maniement et l’emploi journalier du mercure, des chaux de plomb, du cobalt, &c.

Encore moins croirai-je devoir insister sur l’influence morale des différens travaux, en tant qu’elle résulte du caractère des objets qu’ils offrent le plus habituellement aux sens.

Ce n’est pas sans doute la même chose d’être retenu par la nature de ces occupations, au sein des grandes villes, ou dans le fond des solitudes[1] ; d’habiter sur les rocs qui bordent une mer agitée, ou parmi

  1. Georges Zimmermann, en traitant des effets de la Solitude, a très-bien déterminé ses avantages et ses inconvéniens. Il a fait voir que, suivant les circonstances, elle pouvoit développer des talens et des vertus sublimes ; ou produire une folie, tantôt stupide, tantôt furieuse ; ou nourrir des sentimens atroces et destructeurs ; en un mot, créer des grands hommes, ou des scélérats ; et verser sur les plaies du malheureux, le baume consolateur de la mélancolie, ou livrer des cœurs passionnés à tous les tourmens de l’enfer.