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des individus, et, par une suite nécessaire, sur celles des nations.

Mais il est temps de terminer ce long Mémoire. Je regarde d’ailleurs, comme inutile d’entrer dans aucune particularité touchant certains travaux, dont on peut à chaque instant, observer les effets. Tels sont, par exemple, ceux qui s’exécutent au sein des bois ou des montagnes, et dans l’éloignement de toute habitation. On sait que leur pratique, long-temps prolongée, imprime aux idées et aux mœurs un caractère grossier, dur, sauvage. Tels sont encore ceux des verreries et des forges, qui tout-à-la-fois, exigent de puissans mouvemens musculaires, et mettent le cerveau dans une espèce de bouillonnement continuel. Car de cette dernière circonstance, s’ensuivent la plupart des effets de l’ivresse fréquente[1], combinés avec ce caractère violent, que fait naître le sentiment ou l’usage d’une grande force corporelle. Tels sont, enfin, ceux qui donnent directement

  1. Je fais même ici, totalement abstraction du goût vif que ces travaux inspirent pour les boissons fermentées et les esprits ardens, dont ils transforment bientôt l’usage en besoin très-impérieux.