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ces habitudes ne se rapportent pas uniquement à la structure et aux opérations physiques des organes ; elles attestent encore que le système intelligent et moral, propre à chaque nature sensible, s’est développé par l’effet de cette culture ; qu’un certain ordre d’impressions a fait naître en lui certaines inclinations et certains sentimens : et ces dispositions acquises, qui paraissent chez l’animal, gravées en traits plus distincts et plus fermes que dans la plante, s’y perpétuent aussi plus sûrement de race en race, et montrent aux yeux les plus irréfléchis, combien le génie de l’observation et de l’expérience peut améliorer les choses autour de nous.

§. III.

Mais, de tous les animaux, l’homme est sans doute le plus soumis à l’influence des causes extérieures ; il est celui que l’application fortuite, ou raisonnée des différens corps de l’univers, peut modifier le plus fortement et le plus diversement. Sa sensibilité plus vive, plus délicate et plus étendue ; les sympathies multipliées et singulières des diverses parties éminemment sensibles de son