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comme le fait toute autre fonction quelconque, à l’égard de celui, ou de ceux qui lui sont propres, lorsque sa durée, ou son énergie va au-delà des forces qui doivent l’exécuter. Ainsi, le trop de sommeil n’engourdit et n’oppresse pas seulement le centre cérébral, comme nous l’avons observé déjà plusieurs fois : il le débilite encore d’une manière directe ; il use immédiatement et radicalement les ressorts vitaux.

6°. Tous les organes dont le sommeil fait cesser l’action, ne s’endorment point à-la-fois. L’organe de l’ouïe veille encore, par exemple, long-temps après que celui de la vue ne reçoit plus de sensations. Dans les états comateux, l’on voit quelquefois l’odorat, mais plus souvent le goût, ou le tact, sentir vivement encore, quand la vue et l’ouïe ne donnent plus aucun signe de sensibilité. Il en est de même des différentes parties, dont le sommeil ne fait que rallentir les fonctions et modérer l’activité propre : les poumons, l’estomac, le foie, les organes de la génération ne s’endorment, ni en même temps, ni au même degré. On peut en dire encore autant des fibres musculaires elles-mêmes : certains mouvemens continuent à