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sion d’excitabilité, qu’il produit ses effets salutaires. Car, lorsqu’il se borne à suspendre les sensations et les mouvemens extérieurs, son efficacité restaurante n’est plus la même : et dans quelques états de maladie, où l’organe nerveux ne se trouve plus capable de reproduire la somme d’excitabilité qui s’épuise sans cesse dans son propre sein, le sommeil fatigue les membres, au lieu de les reposer ; il use les forces musculaires, au lieu de les réparer.

4°. L’afflux plus considérable du sang vers la tête, que le sommeil détermine, ou qui produit le sommeil, ne peut manquer d’affoiblir beaucoup, sur-tout lorsque celui-ci dure long-temps, des vaisseaux formés de tuniques naturellement débiles et dépourvues de points d’appui qui les soutiennent : leur distension va toujours alors en croissant ; elle finit par comprimer, d’une manière funeste, les fibrilles pulpeuses ; et tôt ou tard alors, elle y suffoque le principe de tout mouvement.

5°. Le sommeil, mettant le cerveau dans un état actif, il s’ensuit que sa répétition trop fréquente, et sur-tout son excessive prolongation, doivent énerver cet organe,