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tive, qui, dans ce cas, a lieu chez elles, comme chez tout autre individu dans l’état naturel, elles mangent souvent beaucoup plus que pendant le temps de leurs plus violens travaux. Cet excès de nourriture est alors pour elles, le seul moyen de se donner une partie des sensations fortes que l’habitude leur a rendu nécessaires, et de tirer un cerveau naturellement inerte de son engourdissement et de sa langueur.

Chez les hommes étrangers aux grands mouvemens musculaires, et dont la sensibilité plus développée par la prédominance du système nerveux, n’a besoin, pour ainsi dire, que d’elle-même pour s’entretenir, pour se réveiller, et pour renouer à chaque instant, la chaîne de ses fonctions, le repos augmente encore la foiblesse habituelle de l’estomac ; il rend la sobriété plus nécessaire. Ici, les opérations de l’organe pensant se lient aux impressions reçues dans le sein du système nerveux, ou dans certaines parties très-sensibles, telles que les organes de la génération, ou les plexus mésentériques. Et l’on peut observer à ce sujet que la grande activité de l’organe pensant est souvent entretenue par les spasmes des viscères