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qu’enfin, par le sentiment et les habitudes de la force continuellement active, ils tendent, à la longue, à développer dans le moral les penchans à la violence, et l’habitude de l’irréflexion[1].

Tels sont, en général, les effets directs des exercices du corps ; tels sont aussi leurs principaux effets éloignés.

§. xiv.

Il est facile de concevoir que le repos doit avoir des résultats tout contraires à ceux de l’exercice. En laissant dans l’inertie une partie considérable des fibres musculaires, le repos les affoiblit directement ; en ne sollicitant point les forces qui leur sont attribuées, il permet à ces forces de suivre la tendance centrale qui les ramène naturellement vers le système nerveux. Par-là, toutes les fonctions, plus directement dépendantes

  1. Le sentiment pénible de la foiblesse peut aussi produire des dispositions à la colère et à l’impatience : mais les habitudes inquiètes, dépendantes de ce sentiment, n’ont aucun rapport avec les habitudes violentes que fait naître la conscience et l’exercice habituel d’une grande force.