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plète, inefficace, lors même qu’elle n’emploie que peu de forces, fatigue plus la nature, que de très-grands efforts, quand ils ont un plein succès.

En augmentant la vigueur radicale et le ton des parties musculaires, l’exercice diminue, à la longue, la mobilité nerveuse. Ainsi donc, quand l’impuissance des fonctions intellectuelles tient à cette mobilité trop vive, l’exercice contribue efficacement à leur donner plus de stabilité d’énergie. Quelquefois l’action des organes musculaires mis en mouvement, se trouve liée, par quelque dépendance directe, avec des déterminations internes et des idées, dont elles sont, en quelque sorte, la manifestation extérieure : quelquefois aussi, comme nous l’avons dit ci-dessus, on a contracté l’habitude de penser en agissant ; et alors le mouvement corporel est devenu, pour ainsi dire, nécessaire à ce travail du cerveau, qui constitue l’attention et la méditation. Mais on peut établir en thèse générale, que les exercices forts et long-temps continués, diminuent la sensibilité du système nerveux ; qu’ils affoiblissent son action, à-peu-près dans le même rapport qu’ils augmentent celle du système musculaire ;