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qui demandent qu’on rassemble et concentre toutes les forces de son esprit sur un sujet particulier ; à moins que le rappel et la combinaison des idées ne se trouvent liés par l’habitude, à certaines séries de mouvemens musculaires. Encore même, remarque-t-on que les esprits ainsi disposés, s’occupent plutôt, en général, d’objets d’imagination et de sentiment, que de ceux qui demandent une grande force d’attention. C’est en l’absence des impressions extérieures, qu’on devient le plus capable de saisir beaucoup de rapports, et de suivre une longue chaîne de raisonnemens, purement abstraits.

Nous avons déjà remarqué, dans un des précédens Mémoires, que l’exercice de la force musculaire émousse la sensibilité du système nerveux ; que le sentiment de cette même force imprime des déterminations, qui, transportant sans cesse l’homme hors de lui-même, ne lui permettent guère de peser sur

    observation sur lui-même, comme Pline. Mais, pour l’ordinaire, le mouvement et les impressions variées qui en résultent, font passer rapidement l’esprit d’une idée à l’autre, et l’empêchent d’en méditer aucune profondément.