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multipliées, et des expériences très-sûres. Rien n’est plus propre, en effet, à faire cesser les angoisses d’une digestion pénible. L’action stimulante de cette boisson, qui se porte également sur les forces sensitives et sur les forces motrices, loin de rompre leur équilibre naturel, le complète et le rend plus parfait. Les sensations sont, à-la-fois, plus vives et plus distinctes, les idées plus actives et plus nettes : et non-seulement le café n’a pas les inconvéniens des narcotiques, des esprits ardens, ni même du vin ; il est, au contraire, le moyen le plus efficace de combattre leurs effets pernicieux.

Je crois inutile d’entrer dans de plus longs détails pour prouver la grande influence morale du régime nouveau que les heureux efforts du commerce ont introduit en Europe. Cette influence est d’autant plus étendue, que ce n’est point à quelques particuliers isolés que ces jouissances sont aujourd’hui réservées exclusivement : elles deviennent par degrés, une richesse commune : et lorsque les saines idées d’égalité, pénétrant plus avant dans les lois et dans les mœurs, auront amené parmi les hommes une plus équitable répartition des jouis-