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capable de produire des effets marqués et constans, le café peut être habituellement nuisible à quelques personnes, ou le devenir dans quelques états de maladie : mais il est notoire qu’on brave chaque jour plus impunément, les arrêts doctoraux lancés contre lui. Chacun peut reconnoître sur soi-même, que le plaisir de prendre du café n’est rien en comparaison du bien-être que l’on ressent après l’avoir pris : et comme toutes les fois qu’il nuit véritablement, c’est par des excitations directes, qui peuvent en effet, ou rappeler certains désordres nerveux, ou se diriger et s’accumuler vicieusement sur des organes trop sensibles, ou enfin renouveler des spasmes artériels inflammatoires ; le mal se fait sentir immédiatement, et des impressions agréables ne le déguisent presque jamais.

Ce n’est pas sans raison que quelques écrivains ont appelé le café une boisson intellectuelle. L’usage, pour ainsi dire général, qu’en font les gens de lettres, les savans, les artistes, en un mot, toutes les personnes dont les travaux exigent une activité particulière de l’organe pensant ; cet usage ne s’est établi que d’après des observations