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fortes ; il donne un peu d’éloignement pour le vin ; il fait qu’on désire moins les liqueurs spiritueuses ; en tout, il paroît inspirer des goûts doux et délicats comme lui-même : et s’il contribuoit à diminuer, par degrés, l’abus que certaines nations font encore des stimulans solides ou liquides, les plus âcres, il conserveroit beaucoup d’hommes, et peut-être aussi, comme on l’a prétendu, influeroit-il, par les goûts qu’il feroit prédominer, sur le progrès des habitudes sociales les plus heureuses.

Il existe une grande analogie entre le principe sucré et la matière alibile, particulièrement réparatrice. C’est ce qu’on voit avec évidence dans quelques maladies consomptives, où ce principe s’échappe sous sa forme naturelle. Dans le véritable diabétès, des urines abondantes, épaisses, présentent quelquefois la consistance, souvent la couleur, toujours la saveur du miel. Dans la plupart des phthisies idiopathiques du poumon, le mal, qui au début s’annonce par des crachats salés, devient de plus en plus grave, sitôt que les crachats commencent à paroître doux et sucrés au malade. La première observation est de Mead ; la seconde avoit été déjà faite