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des, améliorer, ou dégrader la constitution physique et le moral des individus.

Il y a long-temps que les médecins anglais ont attribué la diminution des maladies scorbutiques et éléphantiasiques, à l’usage général du sucre. Ces maladies sont, dans nos derniers temps, devenues de plus en plus rares. Le fait est certain : mais sans doute il ne peut dépendre d’une seule cause. Les progrès de la civilisation, et particulièrement ceux de la police, ont contribué beaucoup, comme nous l’avons dit ailleurs, à faire disparaître ces maladies produites par l’insalubrité des villes, par la malpropreté des habitations, par la qualité pernicieuse des denrées de première nécessité. Cependant il est aujourd’hui reconnu que le sucre fournit un aliment très-sain. Les animaux qui en ont déjà goûté, le recherchent avec passion : il est également salutaire à presque tous. Employé comme simple assaisonnement, le sucre ne se borne pas à rendre agréables d’autres alimens qui ne le seroient point sans lui ; il les rend encore plus sains, et facilite leur dissolution dans les estomacs débiles. Son usage abondant et journalier dégoûte d’ailleurs, de différentes saveurs plus