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l’humeur, et le penchant à la violence. Son résultat extrême est la férocité, jointe[1] à la stupidité.

Qui ne connoît la grande influence qu’ont eue sur le sort de l’Europe, la découverte de la route des grandes-Indes par le cap de Bonne-Espérance, celle des îles et du continent de l’Amérique, et l’établissement des nouveaux rapports politiques et commerciaux qui furent la suite de ces deux grands événemens ? On sait que les premières idées saines et les premières lueurs de vraie liberté chez les modernes, datent de cette époque. Ce fut alors que le commerce, devenu plus général, créa, sur divers points de l’ancien continent, des foyers actifs d’industrie, et que rendant ainsi le pauvre et le foible moins dépendans du riche et du fort, il prépara de loin le règne de la véritable égalité sociale. Ce fut aussi vers la même époque, à-peu-près, que l’esprit humain

  1. Presque tous les grands scélérats sont des hommes d’une structure organique vigoureuse, remarquables par la fermeté et la ténacité de leurs fibres musculaires. Presque tous s’endurcissent encore, tant au physique qu’au moral, par l’abus des esprits ardens et des stimulans âcres de toutes sortes.