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être réservées exclusivement aux hommes de guerre, qui bravent jour et nuit toutes les intempéries des saisons, et aux ouvriers que le genre de leurs travaux soumet aux mêmes influences : encore les uns et les autres ont-ils besoin d’en user modérément. Du reste, hors quelques cas de débilité soudaine, qu’il est nécessaire de dissiper par une secousse vive, et ceux des maladies lentes, muqueuses, dont le traitement exige que la nature soit fortement stimulée ; enfin, hors quelques dispositions habituelles du tempérament inerte, où la vie devient languissante aussitôt qu’elle n’est plus soutenue par des stimulans artificiels : hors ces cas, bien moins communs qu’on ne le pense ordinairement, l’usage des liqueurs spiritueuses est toujours inutile, souvent nuisible, quelquefois tout-à-fait pernicieux. En effet, l’observation prouve que leur abus dégrade le système sensitif, autant que l’abus des narcotiques eux-mêmes. Il hébète également les fonctions de l’organe cérébral, il diminue plus directement encore la sensibilité des extrémités sentantes, en fronçant et durcissant les parties solides dont elles sont entou-