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jadis, et qui distingueroit encore ses habitans, s’ils vivoient sous un gouvernement sensé. Il en est qui n’ont pas fait difficulté d’attribuer à la violence de quelques-uns de ces mêmes vins, les fureurs érotiques de leurs femmes ; fureurs qui se développoient avec le dernier degré d’emportement, dans les mystères de Bacchus. Peut-être ces philosophes sont-ils allés trop loin, en rapportant à des causes purement physiques, et sur-tout à certaines causes physiques isolées, un ensemble d’effets moraux, auxquels beaucoup de circonstances diverses ont pu concourir ; mais ils ont eu raison de penser qu’un ordre d’impressions fortes et renouvelées fréquemment, ne pouvoit manquer d’influer sur les habitudes des esprits et sur les mœurs.

Nous aurons peu de choses à dire touchant les esprits ardens. Dans les pays froids, sur-tout dans ceux de ces pays où l’on fait un grand usage d’alimens gras, on boit impunément de grandes quantités d’eau-de-vie et d’autres liqueurs spiritueuses. Elles n’y font point, sur les papilles nerveuses de la bouche et de l’estomac, la même impression que dans nos climats plus tempérés. Pour produire