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Le premier est caractérisé par un désordre vague, par une inquiétude sans objet, par l’impossibilité de penser et de sentir à la manière accoutumée ; le second, par une agitation plus tumultueuse des facultés morales, analogue à celle qui règne alors dans tout le système physique : le troisième varie suivant la nature de la terminaison elle-même ; car cette terminaison peut être salutaire, ou fatale, résoudre entièrement la maladie, ou laisser après elle le principe d’un nouvel accès.

La goutte nous présente l’effet propre aux deux premiers temps, d’une manière non moins évidente que les paroxysmes fébriles le plus éminemment critiques ; elle nous présente celui qui se manifeste dans le dernier, avec des caractères frappans, que cet effet n’a peut-être dans aucune autre maladie.

Tant que la matière, ou plutôt l’affection goutteuse, flotte, encore indécise, entre les divers organes, menaçant de se fixer sur les viscères principaux, l’âme est dans un état de mal-aise et d’angoisse ; l’esprit dans un état de trouble et d’impuissance. Mais si-tôt que les douleurs sont décidément fixées aux