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Dans cette maladie, le sang et les autres humeurs se décomposent ; leur vie propre s’énerve. Le sang est d’abord surchargé de matières muqueuses inertes : mais la maladie faisant des progrès, il paroît bientôt dans un état de dissolution. D’un autre côté, toute la force du système musculaire se détruit succssivement ; les mouvemens tombent dans une invincible langueur. Cependant la digestion stomachique et intstinale se fait assez bien : l’appétit ne s’émousse et ne se perd que lorsque la foiblesse est portée à son dernier terme, et que la mort approche. Les fonctions du cerveau conservent également toute leur intégrité. Il n’y a nul désordre dans les sensations, nulle altération dans les jugemens. Le système nerveux semble n’être affecté en aucune manière, si ce n’est que le découragement est extrême, et même forme un des caractères de la maladie : comme aussi, dans les circonstances propres à la déterminer, la maladie est, à son tour, singulièrement aggravée par le découragement. Voyez les relations des Voyageurs de mer, et les ouvrages des hommes de l’art les plus célèbres, qui ont écrit sur le Scorbut.

Ces effets des dégénérations lymphati-