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correspondoit à l’un des éléments et à l’un des tempéramens, ou se rapportoit à l’humeur qu’on supposoit être l’analogue du premier, ou dont la prédominance formoit le caractère du second. Ainsi, pour prendre nos exemples dans les généralités, les anciens disoient que la fièvre quotidienne est occasionnée par le mouvemens critiques du sang ; la tierce, par ceux de la bile ; la quarte, par les crises plus lentes de l’atrabile. Et quant à la pituite, elle pouvoit, selon son différent degré d’inertie et de froideur, appartenir à l’une, ou à l’autre de ces fièvres, ou même en produire d’autres entièrement nouvelles, caractérisées par des intervalles beaucoup plus longs entre les accès. Les anciens prétendoient qu’en suivant dans tous les détails, l’application de cette vue, on rendoit raison de tous les faits, notamment de ceux qui paraissent le plus inexplicables sans cela.

Il n’y a pas de doute que leur prétention ne fût exagérée ; qu’ils n’eussent dépassé de beaucoup, sur ce point, comme sur une infinité d’autres, les résultats d’une sévère observation. Mais, en se trompant dans leurs hypothèses générales, ils avaient souvent