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§. ii.

Dans le nombre des phénomènes physiques capables d’influer puissamment sur les idées et les affections morales, j’ai placé l’état de maladie pris en général. Il s’agit de voir jusqu’à quel point cette proposition se trouve vraie ; et si l’on peut à chaque particularité bien caractérisée de cet état, rapporter une particularité correspondante dans les dispositions du moral. En effet, puisque les travaux du génie observateur nous ont fait connoître les moyens d’agir sur notre nature physique ; de changer les dispositions de nos organes ; d’y rétablir, et même d’y rendre quelquefois plus parfait, l’ordre des mouvemens naturels : nous ne devons pas considérer l’application savante et méthodique des remèdes, seulement comme capable de soulager des maux particuliers, de rendre le bien-être et l’exercice de leurs forces à des êtres intéressans ; nous devons encore penser qu’on peut, en améliorant l’état physique, améliorer aussi la raison et les penchans des individus, perfectionner même à la longue, les idées et les habitudes du genre humain.

Si l’on vouloit se borner à prouver que la