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race humaine, perfectionnée par une longue culture physique et morale, des traits particuliers distingueroient encore, sans doute, les individus.

D’ailleurs, il existe sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, une grande différence entre l’homme et le reste des animaux. L’homme, par l’étendue et la délicatesse singulières de sa sensibilité, est soumis à l’action d’un nombre infini de causes : par conséquent, rien ne seroit plus chimérique que de vouloir ramener tous les individus de son espèce, à un type exactement uniforme et commun. Les hommes, tels que nous les supposons ici, seroient donc également propres à la vie sociale ; ils ne le seroient pas également à tous les emplois de la société : leur plan de vie ne devroit pas être absolument le même ; et le tempérament, comme la disposition personnelle des esprits et des penchans, offriroit encore beaucoup de différences aux observateurs.

Or, ce sont les remarques de ce genre qui peuvent seules servir de base au perfectionnement progressif de l’hygiène particulière et générale. Car, soit qu’on veuille appliquer ses principes aux cas individuels, soit