Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/526

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La prépondérance accidentelle des forces musculaires, peut survenir dans deux circonstances très-différentes. Ou les fibres avaient déjà d’avance une certaine énergie ; ou les muscles étoient, au contraire, dans un état de foiblesse très-marqué. Le premier cas est celui des maniaques et de quelques épileptiques ; le second est celui des femmes vaporeuses et délicates, qui, dans leurs accès convulsifs, acquièrent souvent une force que plusieurs hommes robustes ont peine à contenir. Dans l’un et dans l’autre cas, à mesure que cette énergie extraordinaire des organes moteurs se montre, ou se développe, la sensibilité diminue en même proportion ; et le changement survenu dans les muscles, dépend toujours d’un changement antérieur survenu dans le système nerveux. Voilà ce qui prouve évidemment que, dans les cas ordinaires de cette même prépondérance, l’état des fibres motrices tient à la manière dont les nerfs exercent leur action ; que le mouvement augmenté n’est ici, qu’une modification du sentiment, au ton duquel il paroît se monter pour le balancer et lui servir de contrepoids. Cela prouve enfin que, lorsque le sentiment