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§. x.

L’étude plus attentive de l’économie animale a fait reconnoître que les forces vivantes, quoique toutes émanées d’un principe unique, subissent, en produisant les fonctions particulières, des modifications qui les différencient et les distinguent. La distinction devient sur-tout évidente, quand on remarque que ces forces peuvent être dans des rapports fort différens entre elles. On a vu que la faculté de mouvement n’est pas toujours en raison directe de la sensibilité. Une partie, ou même le corps tout entier, peut être médiocrement, ou même très-peu sensible, et cependant capable de se mouvoir avec vigueur ; ou peu capable de se mouvoir, quoique fort sensible. De-là, cette distinction, si connue, des forces sensitives et des forces motrices ; ou plutôt de l’énergie sensitive du système nerveux, et de la manière dont elle s’exerce dans les organes du mouvement.

Sans entrer dans l’examen des conclusions qu’on a tirées de ce fait général, et mettant sur-tout de côté les preuves qui le constatent, nous l’énonçons lui-même en d’autres termes,