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étrangers à ses impulsions primitives ; il le signale jusques dans les privations superstitieuses, ou sentimentales qu’il s’impose lui-même. Chez le mélancolique, c’est l’humeur séminale elle seule qui communique une âme nouvelle aux impressions, aux déterminations, aux mouvemens : c’est elle qui crée, dans le sein de l’organe cérébral, ces forces étonnantes, trop souvent employées à poursuivre des fantômes, à systématiser des visions.

Jusqu’ici, ne diroit-on point que nous n’avons fait que suivre, pas à pas, la doctrine des médecins grecs, la raccorder avec les faits anatomiques, l’exposer sous un nouveau point de vue[1] ? Et véritablement, plus

  1. Les anciens établissent que la prédominance du sang, ou de la bile, ou de la pituite, ou de l’atrabile, constitue chacun des quatre tempéramens. Or, 1 °. dans le bilieux, les vaisseaux sont d’un plus gros calibre ; ils sont plus distendus que dans le sanguin. 2°. Il est fort douteux que l’influence de la bile soit la principale circonstance qui constitue et caractérise le bilieux. 3°. L’on peut croire que la surabondance des mucosités dans le pituiteux, n’est que l’effet de l’action plus débile des solides ; que par conséquent elle est un des principaux symptômes de ce tempérament, mais sans