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ceux que j’expose sont palpables et certains : cela nous suffit. L’embarras de la circulation dans tout le système de la veine-porte, accru par les spasmes diaphragmatiques et hypocondriaques, rend suffisamment raison des lenteurs qu’éprouve la circulation générale, de la difficulté de tous les mouvemens, du sentiment de gêne et de mal-aise qui les accompagne, de ce défaut de confiance dans les forces (qui sont pourtant alors très-considérables) ; enfin, des singularités dans la nature même des sensations, qui caractérisent le tempérament mélancolique. C’est en effet ce tempérament que nous venons d’observer et de peindre encore trait pour trait.

Mais nous devons noter une autre circonstance, sans la connoissance de laquelle il seroit peut-être assez difficile de concevoir la grande énergie et l’activité constante du cerveau chez le mélancolique ; je veux parler de l’influence particulière des organes de la génération.

Chez le bilieux, toutes les impulsions sont promptes, toutes les déterminations directes. Chez le mélancolique, des mouvemens gênés produisent des déterminations pleines d’hé-