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tempérament, les vaisseaux artériels et veineux ont un plus grand calibre ; et la quantité du sang paroît beaucoup plus considérable que dans le sanguin proprement dit. C’est Staahl qui, le premier, a fait cette remarque ; mais il n’en a pas donné la raison. Dans notre manière de voir, cette circonstance s’explique très-naturellement, ainsi que la plus grande chaleur propre aux bilieux : l’une et l’autre, en effet, semblent bien véritablement dues à l’influence prédominante du poumon et du cœur, combinée avec celle du foie. Mais Staalh n’avoit pas encore des idées bien nettes touchant l’action du poumon dans la sanguification ; il ne soupçonnoit même pas les rapports de la respiration avec la production de la chaleur animale. Au reste, il est assez étonnant que les anciens, qui regardoient le foie comme le centre et le rendez-vou de tout le système sanguin, n’aient pas rapporté leur tempérament bilieux à cette hypothèse, plutôt qu’à la considération des qualités, ou de la quantité de la bile. Mais ces fidèles contemplateurs de la nature s’en sont tenus à l’énonciation de faits physiologiques et médicaux : ils ont eu grandement raison.