Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/477

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

électrique universel. La vie fait subir à toutes les substances qu’elle combine, des modifications remarquables : et supposé, comme je suis porté à le penser, que la sensibilité n’existe point sans une accumulation de fluide électrique, ou du moins que cette accumulation soit le résultat immédiat et nécessaire des fonctions vitales, il faut toujours admettre que ce fluide ne se comporte pas dans les corps vivans et dans leurs débris après la mort, comme dans les instrumens de nos cabinets et de nos laboratoires, ni comme dans les nuages et dans les brouillards, où la température et l’humidité très-inégales des différentes couches de l’atmosphère le distribuent inégalement. En éprouvant l’action de la nature sensible, il entre, sans doute, dans des combinaisons qui changent son caractère primitif : et les phénomènes particuliers qui dépendent de cet état nouveau, ne cessent entièrement, que lorsque le fluide est tout rentré, jusqu’à la dernière molécule, dans le réservoir commun[1].

  1. Il y a plus de deux ans que j’ai hasardé ces conjectures sur le phénomène appelé galvanisme. Plusieurs savans ont aussi cherché à prouver l’identité de sa cause, avec le fluide électrique. Les dernières expé-