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tions organiques ; et que, soit dans la structure intime des parties, soit dans leur manière de recevoir les impressions, il y a des dispositions fixes, qui semblent essentielles à l’existence même des individus, et que nulle habitude ne peut changer.

Ce que j’ai dit, dans le premier Mémoire, sur cette doctrine et sur les objections dont elle paroît susceptible, est plus que suffisant ; je n’y reviendrai pas. D’ailleurs, s’il y a quelques matières où les opinions de nos prédécesseurs peuvent être d’un grand poids à nos yeux, il y en a beaucoup d’autres touchant lesquelles peu nous importe ce qu’ils ont pensé. On consulte avec fruit les anciens sur les faits particuliers dont ils ont été les témoins, ou même sur certains faits généraux qui ne peuvent se présenter de nouveau, qu’après de longs intervalles de temps, et qu’ils ont eu l’avantage d’observer ; mais, quand il s’agit d’objets qui sont habituellement sous nos yeux, de phénomènes que le cours ordinaire des choses reproduit et ramène à chaque instant, interrogeons la nature, et non les livres ; voyons ce qu’il y a dans ces objets et dans ces phénomènes, sans trop nous embarrasser de ce que les