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dispositions particulières de l’individu. Chez les femmes, ces effets ne sont pas les mêmes que chez les hommes. En général, elles supportent dans ce genre, plus facilement les excès, et plus difficilement les privations : du moins ces privations, lorsqu’elles ne sont pas absolument volontaires, ont-elles ordinairement pour les femmes, sur-tout dans l’état de solitude et d’oisiveté, des inconvéniens qu’elles n’ont que plus rarement pour les hommes.

Les sujets bilieux et mélancoliques, à fibres tout-à-la-fois sensibles et fortes, éprouvent généralement, par suite d’une continence hors de saison, des inquiétudes qui dénaturent quelquefois entièrement leur humeur, et changent toutes leurs dispositions habituelles. Ce régime les expose à des maladies inflammatoires, ou convulsives ; il imprime à leur imagination une activité funeste ; et leur caractère en devient âpre, incommode et malheureux.

Au contraire, pour les sujets à fibres molles, qui sont en même temps foibles et peu sensibles[1], une continence presque

  1. Les sujets foibles et très-sensibles ont aussi besoin d’une grande réserve dans l’usage des plaisirs