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de l’homme est dans sa vigueur : l’empire de la femme est caché dans des ressorts plus délicats ; on n’aime point qu’elle soit si forte. Aussi, toutes celles qu’un instinct sûr dirige, évitent-elles de le paroître, même dans les objets qui, n’étant que du ressort de l’esprit, écartent toute idée d’un effort corporel et mécanique : elles sentent bien que ces objets ne sont plus faits pour elles, du moment qu’ils exigent de grandes méditations.

À raison de sa foiblesse, la femme, par-tout où la tyrannie et les préjugés des hommes ne l’ont pas forcée à sortir de sa nature, a dû rester dans l’intérieur de la maison ou de la hutte. Des incommodités particulières et le soin des enfans l’y retenoient, ou l’y ramenoient sans cesse : elle a dû se faire une habitude de ce séjour. Incapable de supporter les fatigues, d’affronter les hasards, de résister au choc tumultueux des grandes assemblées d’hommes, elle leur a laissé ces forts travaux, ces dangers qu’ils avoient choisis de préférence : elle ne s’est point mêlée aux discussions d’affaires publiques, auxquelles non seulement doit toujours présider une raison sévère et forte, mais où l’ac-