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tage, leurs forces s’épuisent bien vite, et elles vieillissent avant le temps. On peut ajouter que l’écartement des hanches rend la marche plus pénible chez les femmes, à raison du mouvement plus considérable qui se fait à chaque pas, comme on l’a vu ci-dessus, pour changer le centre de gravité. Voilà donc leur genre de vie, pour ainsi dire, indiqué d’avance par une circonstance d’organisation qu’on pourroit considérer comme très-minutieuse, que même, dans le premier âge, on saisit encore à peine. D’autre part, ce sentiment habituel de foiblesse inspire moins de confiance. Ne se sentant pas les moyens d’agir sur les objets par une force directe, la femme en cherche d’autres plus détournés : et moins elle se trouve en état d’exister par elle-même, plus elle a besoin d’attirer l’attention des autres, de fortifier sa propre existence de celle des êtres environnans qu’elle juge les plus capables de la protéger.

Ces observations suffiroient presque pour expliquer les dispositions, les goûts et les habitudes générales des femmes. Les femmes doivent préférer les travaux qui demandent, non de la force musculaire, mais une adresse