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sance à des erreurs bien plus graves et bien plus dangereuses : ils ont fait contracter aux esprits, la mauvaise habitude de chercher à déterminer la nature des causes, dans les cas où nous ne pouvons qu’observer les effets ; et en déterminant ces causes, ils ont souvent personnifié de pures abstractions.

C’est d’abord un fait certain, n’importe la manière dont il a lieu, que les fibres charnues sont plus foibles, et le tissu cellulaire plus abondant chez les femmes que chez les hommes. Secondement, on ne peut douter que ce ne soit la présence et l’influence de l’utérus et des ovaires qui produisent cette différence : elles la produisent infailliblement toutes les fois que ces organes sont originairement bien conformés, et que leur développement se fait suivant l’ordre naturel. Or, cette foiblesse des muscles inspire un dégoût d’instinct pour les violens exercices ; elle ramène à des amusemens, et, quand l’âge en rend l’individu susceptible, à des occupations sédentaires. Il est même constant que les personnes à fibres molles et chargées de tissu cellulaire, ont besoin de peu de mouvement pour conserver leur santé : lorsqu’elles en font davan-