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tous les êtres, comme une nuit calme après un jour d’agitation[1].

§. x.

On a remarqué depuis longtemps, que, dans la vieillesse, les impressions les plus récentes s’effacent aisément ; que celles de l’âge mûr s’affoiblissent : mais que celles du premier âge redeviennent, au contraire, plus vives et plus nettes. Ce phénomène, très-constant et très-général, est en effet bien digne d’attention : il a dû fixer particulièrement celle des métaphysiciens et des moralistes. D’après notre manière de voir, il peut, je crois, s’expliquer facilement.

Dans l’enfance, la mollesse du cerveau le rend susceptible de toutes les impressions : sa mobilité les multiplie et les répète indéfiniment et sans cesse ; j’entends celles qui sont relatives aux objets que l’enfant a sous

  1. La vieillesse pourroit se diviser en différentes époques septénaires, aussi bien que les autres grandes périodes de la vie. Mais ce ne sont plus de véritables crises qui marquent ces époques : la nature ne fait maintenant que d’impuissans efforts ; et chaque secousse accélère, ou confirme son déclin, au lieu de le suspendre, ou d’en réparer les effets.