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sentiment de la diminution des forces, mais encore de donner à toutes les idées et à tous les penchans, une tournure singulière d’opiniâtreté : de-là, ces conceptions plus fortes, plus réfléchies ; ces passions plus lentes à se former, mais plus profondes et plus incurables. Et l’on ne dira pas que les dispositions de l’esprit et de l’âme doivent alors être rapportées à la seule expérience, aux combinaisons nouvelles et plus nombreuses qu’amène la durée de la vie ; car les sujets dans lesquels la résistance des solides et la gêne de la circulation du sang veineux abdominal se manifestent avant le temps, sont également précoces relativement ax idées et aux affections de cette troisième époque.

Ainsi donc, soit par l’impression directe de la plus grande résistance des vaisseaux, et d’une foiblesse relative que cette résistance entraîne après elle ; soit par les effets les plus prochains de la pléthore veineuse qui commence à s’établir alors, on explique facilement les habitudes morales propres à l’âge mûr : et les traits qui le caractérisent sont l’ouvrage immédiat et nécessaire de quelques changemens physiques, qu’on pourroit juger de peu d’importance au premier coup-d’œil.