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meurs inertes et muqueuses, comme les précédentes ; de cet état des humeurs, s’ensuit également celui des vaisseaux et du système cérébral : comme enfin de l’état du système cérébral, dépend son genre d’action, ou d’influence ; et de cette influence, jointe à l’extrême souplesse des fibres, la grande irritabilité des organes moteurs.

En conséquence, on voit qu’à ces impressions vives, nombreuses, sans stabilité, doivent correspondre des idées rapides, incertaines, peu durables. Il y a quelque chose de convulsif dans les passions, aussi bien que dans les maladies de l’enfant. Les objets de ses besoins et de ses plaisirs sont simples, immédiats : il n’est point distrait de leur étude, par des pensées qui ne peuvent exister que plus tard dans son cerveau, par des passions qui lui sont encore absolument étrangères. Tout ce qui l’environne éveille successivement son attention. Sa mémoire neuve reçoit facilement toutes les empreintes : et comme il n’y a point de souvenirs antérieurs qui puissent les affaiblir, elles sont aussi durables que faciles. C’est le moment où se forment les plus importantes habitudes. Les idées et les sentimens les plus généraux de