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risent avec leurs propres opérations. C’est en réitérant ses observations et ses tentatives ; c’est en revenant sans cesse sur les objets auxquels elles s’appliquent, qu’il apprend à se servir des instrumens qu’elles mettent en usage, qu’il perfectionne ces instrumens eux-mêmes. Or, de la seule multiplicité des impressions, doivent résulter alors nécessairement des déterminations tumultueuses, changeantes, embarrassées, pour ainsi dire, les unes dans les autres. Mais en même temps, l’organe cérébral, dans lequel les principes même de la vie se préparent et s’élaborent, moins raffermi par les membranes cellulaires qui l’embrassent, ou qui se glissent dans ses divisions, entre facilement en jeu. Les moindres impressions qui lui viennent de ses extrémités sentantes, les moindres stimulans dont il éprouve l’action directe dans son sein, excitent de sa part des opérations d’autant plus faciles et plus promptes, qu’elles tiennent encore de près à celles de l’instinct, et d’autant plus favorables au développement de tout le corps, qu’elles sont plus générales et diffuses, qu’elles se fixent plus rarement dans un point particulier : de sorte que la vie