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Dans cette suite d’opérations qui font vivre et développent le végétal et l’animal, l’existence et le bien-être de l’un sont liés à l’existence et au bien-être de l’autre. Le végétal paroît pomper de l’atmosphère certains principes étrangers, ou surabondans, très-nuisibles à la vie des animaux ; il lui rend, au contraire, en grande quantité, l’espèce de gaz qui peut être regardé comme l’aliment propre de la flamme vitale[1] : et les gaz produits par la respiration des animaux, les émanations qui s’exhalent sans cesse de leurs corps, les produits de leur décomposition, sont précisément ce qu’il y a de plus capable de donner à la végétation toute son énergie et toute son activité[2].

  1. La production, ou la régénération du gaz oxygène, n’est pas exclusivement attribuée aux végétaux : d’après les expériences d’Ingenhouse, les insectes qui forment les tremelles et les conferva, le fournissent en abondance. Peut-être même aucun corps ne reproduit-il, à proprement parler, les gaz qu’il exhale : il est très-possible que la quantité des différens gaz soit toujours la même dans la nature, et que les corps d’où ils se dégagent, n’aient fait que se les approprier, en les enlevant à certaines substances qui les enveloppent et les masquent à nos yeux.
  2. Les dernières expériences de Sennebier sur la