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subissent les diverses facultés, tout doit pouvoir se ramener à des élémens d’une égale simplicité.

Par les effets de la végétation, le mucilage va s’élaborant chaque jour de plus en plus. Dans l’enfance des plantes, il est presque entièrement aqueux ; il n’acquiert, par le repos, qu’une consistance foible et sans tenacité : sa saveur est à peine sensible ; elle se confond avec le goût herbacé commun à toute la nature végétale ; et les sels, les huiles odorantes, et les autres principes actifs ne s’y combinent qu’à mesure que la plante acquiert tout son développement.

Chez les jeunes animaux, la gélatine fibreuse[1] semble tenir encore beaucoup du mucilage : leurs humeurs ont un caractère inerte, insipide, et les décoctions, ou les extraits de leurs parties, singulièrement abondans en matières muqueuses, subissent une longue fermentation acide avant de passer à la putréfaction. Ils ont toujours

  1. La fibrine, je le répète, n’est, aussi bien que l’albumine, qu’une transformation du mucilage, et si l’on peut s’exprimer ainsi, un nouveau degré de son animalisation, dont la mucosité pure paroît être le premier terme.