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D’après la distinction entre les impressions reçues par les sens externes, celles qui sont propres aux organes intérieurs, et celles dont la cause agit directement dans le sein de l’organe sensitif, on pourroit se demander, avec quelque raison, si la division actuelle des sens est complète, et s’il n’y en a véritablement pas plus de cinq. Assurément les impressions qui se rapportent aux organes de la génération, par exemple, diffèrent autant de celles du goût, et celles qui tiennent aux opérations de l’estomac, diffèrent autant de celles de l’ouïe, que celles qui sont propres à l’ouïe et au goût, diffèrent de celles de la vue et de l’odorat : rien n’est plus certain. Les déterminations produites par l’action directe de différentes causes sur les centres nerveux eux-mêmes, ont aussi des caractères bien particuliers ; et les idées, ou les penchans qui résultent de ces différens ordres d’impressions, se ressentent nécessairement de leur origine. Ce-

    meil ; ce qui semble prouver que ce n’est pas une simple continuation d’ébranlemens nerveux locaux. Ceux de l’œil se réveillent aussi très-facilement dans certains états d’excitation générale de l’organe sensitif, sur-tout pendant le silence et l’obscurité de la nuit.