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qu’il occasionne, sont moins vives et moins fortes : mais, par des images plus détaillées, mieux circonscrites, ou par des sentimens développés avec plus d’ordre, et d’une manière qui suit de plus près leurs mouvemens, ou leurs nuances, la poésie obtient souvent aussi de grands effets immédiats. Ces effets sont même, en général, plus durables, parce que les objets qu’elle retrace étant plus complets et mieux déterminés, fournissent plus d’aliment à la réflexion. Au reste, le rhythme du chant, et celui des vers, soit lorsque ce dernier dépend de la mesure des syllabes, soit lorsqu’il n’est fondé que sur leur nombre, soit enfin lorsqu’il tient au retour périodique des mêmes sons articulés, rendent l’un et l’autre les perceptions de l’ouïe plus distinctes, et leur rappel plus facile.

L’audition se fait par l’intermède d’un fluide lymphatique contenu dans l’oreille interne, lequel transmet les vibrations de l’air aux extrémités nerveuses. Il en est de même de la vue. La rétine embrasse le corps vitré qui la soutient ; elle ne reçoit l’impression des rayons lumineux, qu’à tavers cette gelée transparente : et l’utilité des différentes humeurs de l’œil n’est pas seulement de les