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accords harmoniques de tous les genres fixent son attention, facilitent son analyse, et lui laissent des traces plus durables.

Il est inutile de dire que je veux ici parler du chant. Les rapports réguliers quant au nombre entre diverses vibrations sonores, ne forment pas seulement une agréable symétrie ; les sons déterminés par ces vibrations ont chacun, pour ainsi dire, une âme ; et leurs combinaisons produisent une langue bien plus passionnée, quoique moins précise et moins cironstanciée que la précédente. Cette langue, qui, dans l’état de perfection des sociétés, devient l’objet d’un art savant, semble pourtant fournie assez immédiatement par la nature. Les enfans aiment le chant ; ils l’écoutent avec l’attention du plaisir, long-temps avant de pouvoir articuler et comprendre un seul mot, long-temps même avant d’avoir des notions distinctes relatives aux autres sens : et, dans l’état de la plus grossière culture, la voix humaine sait déjà produire des sons pleins d’expression et de charme.

Le rhythme de la poésie n’est qu’une imitation de celui de la musique. Comme rhythme proprement dit, les impressions