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Dans l’organe spécial du goût, la nature ne paroît pas s’être beaucoup écartée de cette forme, qu’on peut regarder comme la plus générale. Les nerfs de la langue se terminent également par des mamelons, mais qui sont plus saillans, plus spongieux, plus épanouis. Le tissu cellulaire qui les entoure est plus lâche, leurs gaînes plus inégales ; ils sont inondés de sucs muqueux et lymphatiques. Au reste, la langue n’est pas l’organe exclusif du goût : on a cité plusieurs exemples de personnes qui l’avaient perdue toute entière par l’effet de différentes maladies, et qui goûtoient fort bien les alimens. L’anatomie en peut même assigner la raison ; car elle a découvert des mamelons semblables à ceux de la langue, dans l’intérieur des joues, au palais, et dans le fond de la bouche.

La membrane pituitaire qui revêt les cavités des narines, ainsi que les sinus maxillaires et frontaux, n’est pas uniquement composée de tissu muqueux, de vaisseaux et de nerfs ; elle est en outre parsemée d’une quantité considérable de glandes. Mais les nerfs, ou plutôt les filets nerveux, y sont innombrables. Ils viennent des olfactifs qui forment la première paire, et qui sortent du