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certaines impressions dominantes, et qui manifestent dans leurs idées, comme dans leurs penchans, une tournure exclusive et opiniâtre. On en voit qui, démêlant avec peine une foule de choses qu’ils sentent à la fois, ne se donnent pas le temps d’en comparer les élémens divers, et dont, en conséquence, toutes les habitudes prennent un caractère de précipitation qu’ils ne paroissent pas les maîtres de modérer.

Sans doute il existe des rapports directs entre la manière dont le sentiment se forme, et celle dont le mouvement se détermine : la proposition, presentée ainsi d’une manière générale, ne souffre point d’objection. Mais comme on rencontre ici des faits qui semblent, au premier coup-d’œil, entièrement contradictoires, il faut commencer par bien éclaircir les circonstances qui les caractérisent, si l’on veut arriver à des résultats complets et satisfaisans.

Un sentiment obscur et faible produit des mouvemens incertains et sans énergie : mais il ne s’ensuit pas que les organes moteurs soient toujours alors dans un état de faiblesse radicale. D’autre part, quoiqu’un sentiment vif produise des mouvemens prompts