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cer par l’influence de quelques ramifications nerveuses, isolées du système : les facultés instinctives peuvent se développer, quoique le cerveau soit à-peu-près entièrement détruit, et qu’il paroisse dans une entière inaction.

Mais pour la formation de la pensée, il faut que ce viscère existe, et qu’il soit dans un état sain : il en est l’organe spécial.

En tirant ces conclusions, nous nous sommes toujours appuyés sur les faits, à la manière des physiciens ; nous avons marché de proposition en proposition, à la manière des géomètres ; et, je le répète, nous avons trouvé par-tout, pour unique principe des phénomènes de l’existence animale, la 'faculté de sentir.

Mais quelle est la cause de cette faculté ? quelle est sa nature, ou son essence ?

Ce ne seront pas des philosophes qui feront ces questions.

Nous n’avons d’idée des objets que par les phénomènes observables qu’ils nous présentent : leur nature, ou leur essence ne peut être pour nous que l’ensemble de ces phénomènes.

Nous n’expliquons les phénomènes que