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distinguer par leur siége et par le caractère de leurs produits ; quoique cependant, encore une fois, elles agissent sans cesse les unes sur les autres, à cause des communications rapides et continuelles entre les diverses parties de l’organe sensitif. Car, suivant l’expression d’Hippocrate, tout y concourt, tout y conspire, tout y consent. C’est encore quelque chose peut-être, d’avoir rattaché les observations embarrassantes qui regardent l’instinct, à l’analyse philosophique, qui, ne leur trouvant pas d’origine dans les sensations proprement dites, les avoit écartées, comme erronées, ou dangereuses dans leurs conséquences, et capables de tout brouiller de nouveau.

Mais il reste encore une grande lacune entre les impressions internes, ou externes, d’une part, et les déterminations morales, ou les idées, de l’autre. La philosophie rationnelle a désespéré de la remplir : l’anatomie et la physiologie ne se sont pas encore dirigées vers ce but. Voyons s’il est en effet impossible d’y marcher par des routes sûres.

Mais je crois nécessaire de nous arrêter un moment, sur quelques circonstances qui peu-